Grâce

Par Jacques, le 14 mars 2011

La nuit battait son plein quand il commença à pleuvoir. Des centaines de gens agglutinés autour de grandes enceintes faisaient battre le sol. Ce qui était un sol dur et rêche en début de soirée se transformait en une vaste marre de boue. L’eau ruisselant sur des peaux désinhibées me transporta. Et je vis tout d’un coup cette masse humaine différemment. Ce n’était plus qu’un seul corps s’élevant vers le ciel et retombant avec autant d’éclat et de bruit qu’une vague déferlant sur la côte.

Le son montait, les basses prenaient leur ampleur, la rythmique prenait le pas, et la foule suivait. Le ciel ne faisait plus qu’un avec l’horizon. Nous glissions le long des parois. Nos déplacements étaient fluides, sensuels. J’avais pris la mesure sur les autres et m’apprêtais à vivre cette nuit avec plus de force que toutes mes nuits précédentes.

Cette vague avait volé nos âmes. Nous n’étions plus que des pantins pris dans les filets de la grâce, langoureuse et belle.

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