L’aube

Par Jacques, le 28 novembre 2012

Il était heureux. Bêtement et simplement heureux. Son air niais et béat progressait dans les grandes avenues parisiennes. Un sentiment d’euphorie qui tranchait avec les regards concentrés des gens qu’il croisait. Il ne les voyait même pas. Il ne savait pas dans quelle direction il allait, mais il n’en avait cure. Tout lui paraissait beau, sympa. Le soleil s’était levé il y a une heure de cela. Il avait pu admirer depuis un toit les premières lueurs du jour, colorant de rouge les dernières étoiles. Ça n’avait pas duré longtemps, quelques minutes tout au plus. Quelques minutes qui avaient suffi, néanmoins. Il n’avait pas souvenir d’avoir trouvé Paris si beau. Il avait erré des heures dans des rues pavées qui lui semblaient sorties de nulle part.

Le film de cette nuit lui revenait sans cesse, ne faisant qu’alimenter son bonheur. Une nuit pourtant pour le moins ordinaire. Il avait vu des amis, ne se souvenait pas de tout. Impossible de se remémorer leur lieu de divertissement. Seulement des souvenirs confus. Et puis, cet instant où il se retrouve avec elle. Aucun souvenir des circonstances qui les avaient conduits à se retrouver là, tous les deux. Une ballade au gré des ruelles, des impasses, sans réfléchir. Seulement ce sentiment de béatitude, qui les faisait se sentir vivants, tous les deux. Aucune question pour perturber cet instant de grâce. Une sensation de force, un ressenti physique, mêlé à une incertitude du lendemain et probablement une sorte d’inconscience du réel.

Ils étaient heureux. Bêtement et simplement heureux. Ils avaient fini par se séparer près d’une petite place. Impossible pour autant de renter bêtement. Ils prolongèrent chacun de leur côté ce moment si particulier, déambulant. Ils allaient se revoir. C’était certain.

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