Glauquisons un coup

Par Jacques, le 26 avril 2010

C’étaient des ados normaux. Normaux pour des ados en crise s’entend. Pas tellement de potes, des soirées entre mecs à fantasmer sur les nanas stylées du bahut qu’il n’auraient jamais, à boire des bières comme des rebelles à 14 ans, à découvrir les pornos. En bref, l’ado lambda si bien exhibé et décortiqué dans Superbad. Sans le happy ending. Les premiers films d’horreur, bien angoissants, avec leur univers sombre, glauque, noir. Des histoires pas possibles de zombies, de vampires, de crimes mystérieux. Un mix de Saw, The Ring et Massacre à la Tronçonneuse. Un fatras de tout ça à la fois. Le tout malgré une vie bien posée, des parents sympas comme chou. Les boutons et les bagues ont pas aidé, c’est sûr, mais perso je m’en suis quand même tiré merde !

Le petit Ryan allait même à la chorale du bahut, un peu beaucoup poussé par ses parents il est vrai. Pendant ce temps, Zach pleurait Kurt Cobain avec sa gratte. Et tous les soirs, même rituel, le film d’horreur. Dur dur la vie d’ado, rien que d’y repenser, ça me donne des frissons. Bon ils étaient pas complètement hermétiques au monde extérieur non plus. Ils ont écouté Thriller en boucle, comme tout le monde, mais uniquement pour la voie grave qui rigole au milieu. Cette voix les fascinait. Premier signe (faible j’en conviens) de sensibilité pour nos deux compères. Et puis est venu le temps du lycée, puis de l’université. Fini les boutons, fini les bagues. Mais pas le reste. Nos deux supers-ados, que rien ne séparait, se sont mis à se dire qu’ils feraient bien un truc cool de leur vie. Durement et durablement marqués par cette terrible enfance, Zach prit ses instrus et Ryan alla chercher son ancienne chorale. Au passage ils ont récupéré un artiste en mal de notoriété et une brave fille des années 20.

www.youtube.com/watch?v=to7PxdyEdDw‎

Et bim voilà ce que ça donne. On est entre le glauque et la mélancolie. Pour un rien et sans trop fantasmer, ils me rappelleraient presque les grandes heures d’Arcade Fire, voire, en poussant un peu, les ambiances de The National. Don’t worry, vous n’aurez pas envie de vous tirer une balle à l’écoute des Dead Man’s Bones, au contraire. Leur premier album éponyme est sorti en 2009, c’est parti pour vos instants de trip solo la nuit seul sur les quais de la Seine. Pour plus d’infos, voir ici ou encore là. Pour tous ceux que Casper le fantôme a pu traumatiser : s’abstenir.

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