C’est l’heure de faire semblant

Par Jacques, le 26 septembre 2011

« Je me sens comme une pierre brute, à vif. Je ne serai plus jamais aussi jeunequ’aujourd’hui. C’est l’heure : on va faire de la musique, faire du fric, épouser des mannequins. Pour moi Paris, m’envoyer de l’héroïne et coucher avec les étoiles. Pour toi ce sera cocotiers cocaïne et bagnoles.

On a fait notre choix : vivre vite et mourir jeunes. On a un plan, plus qu’à foncer. C’est beaucoup trop, je sais, mais qu’est-ce qu’on peut faire d’autre ? Se trouver un job dans un bureau et se lever tous les matin pour prendre le train de banlieue ?

Oublie ta mère et tes potes, on est condamnés, condamnés à faire semblant.

Bien sûr les cours de récré, mes animaux, les châteaux de sable, ça va me manquer. Le confort, maman, le monde autour de moi ça me manquera. Ma soeur, papa, mon chien, la maison. L’ennui, la liberté, le temps pour moi.

Mais on ne peut rien y faire. Rien. Il va falloir oublier l’amour. On pourra toujours repartir à zéro. On fera des gosses aux mannequins, on demandera le divorce, on trouvera d’autres mannequins, et la vie suivra son cours.

On s’étouffera dans notre vomi et ce sera la fin. On était condamnés. Condamnés à faire semblant. »

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