Salauds de bourges

Par Jacques, le 4 novembre 2010

Putain de bourges. Tous les mêmes. Pas de monnaie qu’y disent, et encore, quand ils veulent bien répondre. Quand ils m’ignorent pas quoi. Même pas une clope. Pas 5 malheureux centimes à lâcher à un inconnu. Putains de radins. Des années que que suis dans la merde. Viré de mon taff pour « faute lourde ». Hallucinant hein ? Comment faire une faute lourde quand on est éboueur ?! Ça surprend toujours hein quand je leur raconte aux quelques cools qui veulent bien écouter ma misère. J’ai dû oublier quelques capotes près de la porte Dauphine, j’ai une gueule qui leur revenait pas, j’en sais rien. Bon ensuite, la même que tous les autres. Plus de thunes, ma femme qui me quitte avec les gosses. Qui se trouve un autre gars, comme par magie. Et moi qui me mets à faire la manche. « C’est temporaire » que j’me disais au début. Et pis il a bien fallu que j’me rende à l’évidence. C’tait parti pour la vie. La journée dans l’métro et l’train. Le soir sur mes matelas de récup’ à Pont Cardinet. Une vraie vie de chien. Non, même les chiens ont meilleure vie. Ceux qu’je croise en tout cas.

J’ai pourtant tout essayé. Leur Pôle Emploi de mes deux qui me promet un job et qui finit par me dire « qu’aucun emploi ne correspond à ma qualification ». Mais quelle qualification bordel ? Faut un bac+4 pour nettoyer des vitres, faire la bonne ou ramasser les ordures ? Putain de système. Après, fin des allocs, fin du loyer. Terminé la famille, le logement, le pain quotidien. Depuis, c’est la galère, la débrouille. Y’a bien quelques bons gars pour s’arrêter 5 minutes et discuter en me filant un café ou une soupe, mais c’est tellement rare. Y’a bien les vieilles de l’église du coin aussi, mais avec leur Jésus et sa vie éternelle elles pigent rien. J’veux juste qu’elle se termine cette vie de merde, m’en fous de toutes leurs where to buy steroids online conneries de paradis. Facile de vendre un tel kiff quand tu vis confortablement dans ton appart…. Bof tu me diras avec mes deux matelas je suis pas le plus mal loti des camarades. J’ai passé le stade du carton, grâce au bon abbé Pierre et ses emmaüs. Z’ont du coeur eux au moins. Même pas une thune qu’y m’ont demandé. Un peu de bonté quand même. C’est là qu’jai pouvoir finir ma vie « décemment ». Sur un matelas, sur le bitume, en plein coeur de la « ville lumière ». Merci les bourges.

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