On s’est tant aimé toi et moi, on a vécu de grands moments, les plus beaux instants. Tu faisais des choses magnifiques qui me transportaient dans une autre dimension. Tu ne me quittais pas d’une semelle,tu étais cet allié, ce compagnon, ce partenaire toujours présent, dans les bons et les mauvais moments. J’ai tenu à toi plus que de raison et aujourd’hui encore je repense avec nostalgie à tous ces moments vécus ensemble.

Et puis peu à peu, tu t’es éloignée. On s’en est a peine rendu compte quand j’y repense. Alors que tu t’envoyais doucement vers d’autres cieux, je caressais encore l’espoir de retrouvailles pleines de joie. Pendant ce temps là, tu poursuivais ta fuite inexorable. Je sentais bien que quelque chose se tramait, mais sans pouvoir déceler exactement quoi.

Après le chagrin, vint le temps de la colère et du déni. Je pensais même ne t’avoir jamais réellement aimé. Tu ne m’avais apporté que de la tristesse, et j’en payais désormais durement le prix. Lorsque par hasard, je t’entendais à nouveau, cela ne faisait que rouvrir une plaie mal cicatrisée.

Le temps aidant, j’ai fini par me faire à cette mue, à accepter ton évolution. Parfois, je me surprend à retrouver ce que j’ai tant chéri chez toi. Ces sonorités particulières, ces ambiances mystérieuses. Je parviens désormais à me remémorer tes débuts sans amertume, et même à découvrir ton présent. J’ai encore du mal à comprendre comment tu as pu prendre ces chemins de traverse, tout en prenant la peine de voir ce que tu es devenue, sans jugement hâtif. Tu arrives même parfois à me surprendre, ce qui me fait dire que nous pourrions à nouveau vivre ces moments.

On a tous ces groupes qu’on aime bien, avec qui on grandit, et qui peu à peu s’orientent vers des choses nouvelles. La mue n’est pas toujours évidente, et je ne saurai blâmer ceux qui prennent le risque de tenter autre chose. Il n’en reste pas moins que je me prends souvent à dire, comme un vieux con, que "c’était mieux avant".