Curiosité

Par Jacques, le 22 octobre 2012

Ici c’est la suite de là-bas. Sinon on ne comprend pas.

L’appel commence avec des échanges au sujet de billets d’avions à commander pour se rendre à un mariage. Virginie va présenter Arthur à ses parents à cette occasion. C’est important pour elle on dirait. Et Arthur lui n’a pas l’air pressé. Et puis au fil de la conversation, on en vient à ce qui nous intéresse. Pour faire simple j’emploierai ici un parallèle compréhensible par tous : Arthur et Virginie rejouent la scène la plus connue d’Adam et Eve, avec le carton dans le rôle de la pomme. Pas besoin de serpent : il n’y a jamais eu besoin de serpent. Le carton n’a rien d’intéressant, et ce qui est à l’intérieur ne doit pas non plus être passionnant d’ailleurs. Ce qui échauffe les esprits de nos deux amants c’est l’impossibilité d’ouvrir le contenant. Ce dernier n’est pas fermé avec des bandes de scotch, mais est fait d’un bloc. Le livreur a laissé une note dans la boite aux lettres de M. Donagh, qui viendra bientôt chercher son bien et saura immédiatement si quelqu’un l’a ouvert. Le dialogue est sans intérêt, mais il provoque une réaction en chaîne bien plus puissante que l’arrivée du colis.

Puis quelque chose que vous considérerez comme terrible survient. Je n’ai pas tenu compte du temps qui s’était écoulé mais ce n’est pas très longtemps après la fin de l’appel qu’une fumée épaisse commence à assombrir les fenêtres de l’appartement. Je me demandais quelle réaction aurait Donagh en découvrant que le colis a été livré à un voisin. Mais il semble n’avoir pas eu le temps de réagir de quelque façon. Les pompiers découvriront après quelques heures son cadavre calciné dans sa baignoire à côté d’une note justifiant son suicide, mais l’enquête de la police révélera plus tard des détails troublants, comme des traces de lutte dans son appartement. Et puis Arthur ne pourra pas s’empêcher de penser qu’un homme suicidaire ne se fait pas livrer de colis le jour où il souhaite mettre fin à ses jours.

Reprenons quelques jours plus tard. Arthur n’a pas déclaré avoir en sa possession un bien appartenant à M. Donagh. Il est curieux (ne le sommes-nous pas tous ?) de connaître le contenu de cette mystérieuse boîte. Mais surtout il s’imagine à présent qu’il pourrait s’agir d’un objet de valeur. Il a vu à la télévision ce fait divers : un couple reçoit plusieurs millions sur son compte suite à une erreur de la banque. Les amoureux s’enfuient en Chine après avoir transféré cette somme sur des comptes en Suisse. On les a retrouvés dix ans plus tard et ils n’ont eu qu’à passer quatre ans chacun en prison. Arthur se dit que le prix à payer n’était pas si important pour dix ans à mener une vie de millionnaire. Mais ce n’est pas le sujet. Arthur se dit surtout que certaines personnes ont de la chance. Certains gagnent à l’euromillion, certains ont un virement de leur banque, d’autres reçoivent un colis par erreur et y découvrent un objet d’une valeur inestimable.

On frappe à la porte d’Arthur, deux coups puissants qui le font sursauter pour la deuxième fois aujourd’hui. Dans l’œilleton il distingue très distinctement des visages qui lui sont manifestement inconnus. Il leur ouvre et leur dit bonjour. Un homme et une femme accompagnés d’une petite fille se tiennent sur le pallier, très souriants, les mains croisées dans le dos, et dans des tenues faisant immédiatement penser à Arthur qu’il s’agit de témoins de Jéhovah. Quelque chose d’étrange émane de ces trois-là, mais Arthur se fie aux signaux indiquant qu’ils ne peuvent pas être bien méchants. Naturellement il dirige son regard vers celle qui semble être la mère, puis sur le père, pourtant seule la petite fille lui adresse finalement la parole.

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